MICHEL PETTRUCIANI | |
Conférence de presse avec Eddy Louiss | ![]() |
Flamingo avec Stephane Grappelli | ![]() |
Ces disques ci ne sont pas mes préférés mais sont tout de même très attachants. J'ai vu Pettruciani sur scène à Saint-Etienne quelques mois avant sa mort. je n'avais encore jamais écouté un disque de cet artiste et j'y allais par curiosité. Son physique, même si sa maladie osseuse était connue et le personnage public, choquait toujours à son entrée. Pourtant, alors que ses doigts meurtris touchaient le clavier d'une manière raffinée et gracieuse, on oubliait la difformité, la souffrance aussi, pour s'envoler au pays des merveilles. Sans doute n'était-il pas l'égal d'un Art Tartum, d'un Peterson, d'un Evans mais il était populaire, produisant une musique directement accessible et directement touchante sur son Steinway. Lyriques, intimes, insouciantes ou tourmentés, les notes du pianistes flottent longtemps dans l'atmosphère et touchent la corde sensible. On peut écouter l'album "too Sweet"(1982) enregistré avec le saxophoniste Lee Konitz (un de mes amis me disait que ce disque évoquait irrémédiablement pour lui l'odeur de café le dimanche matin...) ou son album hommage à Ellington ("Promenade with Duke" 1993). On peut se remémorer ses dernières performances sur scène avec son disque "Solo Live"enregistré à Francfort en 1997 (ah, ce Besame Mucho d'anthologie !) On peut aussi, comme je vous le suggère, écouter ses collaborations avec l'organiste Eddy Louiss ou avec le violoniste Stephane Grapelli. Dans "Conférence de Presse", on appréciera des morceaux bops, des standards de Broadway et surtout le "So what" de Miles Davis, magnifié s'il était encore possible par un tempo rapide et un accompagnement multiforme de l'orgue. Quant à "Flamingo", il est la résultante de la rencontre de deux monstres sacrés pour plusieurs générations. Le plaisir est bien entendu la ligne directrice de cette session comme elle a été celle de la vie du violoniste qui est à l'origine, avec Django Reinhardt, du quintette du Hot Club de france. A presque 100 ans Grapelli est toujours aussi inspiré et Pettrucianni rayonne.
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